[Gnom] Lépreux & Scie.

Une forme encapuchonnée avançait à petit pas dans la neige de Dun Morogh, se dirigeant vers la techno-cité en reconstruction Gnomeregan, sous une légère neige. Cela faisait plusieurs heures qu'elle marchait depuis Forgefer, quand elle arriva enfin près des petites "cabanes" qui étaient encore habitées par des Gnomes lépreux il y a quelques mois. Elle passa sans s'arrêter devant ces petites constructions parfois fermées pour cause de danger biologique, ou parfois occupées par des chercheurs à l'air sérieux. Une fois passé le cimetière des cabanons, la silhouette passa dans le tunnel menant aux profondeurs de la région, et libéra sa tête de l'imposante capuche qui la recouvrait.

Magdalena continua sa descente vers l'ancienne ex-capitale des Gnomes en jetant des regards furtifs un peu partout. Elle étudiait le travail des ingénieurs, essayait vaguement de comprendre ce qu'ils faisaient sur les machines et n'arrêtait pas de relire un billet sur lequel il était écrit "Dr. Tintinabulle, Zone Propre". En effet, lors d'une de ses balades à Hurlevent, la jeune sorcière avait entendu parler de ce qui se passait ici, à Gnomeregan, et avait souhaité se joindre aux opérations. Les altérations qu'avaient subi les Gnomes lépreux l'intéressait grandement, on l'avait donc redirigée vers un certain docteur faisant office de référence en la matière. Elle espérait apprendre beaucoup à son contact, même si elle avait peur de se sentir complètement étrangère au mode de pensée gnome. La jeune femme se fraya donc un passage parmi la foule hétéroclite en suivant les panneaux de fortune qui avaient été installés jusqu'à se retrouver devant la fameuse Zone Propre, anciennement bastion de résistance contre les Troggs, aujourd'hui hôpital de fortune pour aider les lépreux.

C'était peut être l'endroit le plus inhospitalier de la nouvelle Gnomeregan cependant. Des médecins portant des masques sanitaires s'affairaient dans l'immense salle où les gémissements des malades résonnaient d'une façon plutôt glauque. Et pour une personne comme Magdalena, dotée d'une sensibilité aux esprits, l'ambiance était particulièrement malsaine et dérangeante. C'est donc chancelante qu'elle se dirigea vers le médecin immobile le plus proche pour demander où elle pouvait trouver le docteur Tintinabulle :

"Uuuh ? Docteur Tintinabulle mam'zelle ? Absent, attendez ici, ne dérangez personne."

Sans trop savoir où se mettre, le jeune femme continua d'observer le travail qui s'effectuait dans la Zone Propre, qui portait aujourd'hui bien mal son nom au vue de la densité de lépreux qu'on pouvait y observer.

Lorsque l'on est une personne de bonne volonté et que l'on veut lever une armée, il suffit de lancer un héroïque appel a la guerre, et force parangons viennent vous aider. Lorsque l'on est la dernière des ordures, il faut de l'argent. Beaucoup d'argent. C'est donc uniquement motivé par l'appel des pièces sonnantes et trébuchantes que notre brave ami se trouvait dans cette salle moisie replie de futur-cadavres. Un travail morne, franchement ennuyeux et pas très bien payé. Et en plus, il fallait supporter de voir, d'entendre et d'écouter de sales gnomes. Telle est la triste vie des parias.

Une journée ennuyeuse, précédée par une nuit contre productive, les lamentations de ces pathétiques créatures et l'odeur pénétrante de mort lui rappelant sa terre natale. Mais, contrairement au Lordaeron, il ne pouvait simplement prendre son marteau et fracasser le plus de cranes possible. Dommage. La matinée avait été calme, pas de casse-pieds, mais le repas frugal. L'odeur de la chair putréfiée étant étonnement un bon coupe-faim. Enfin bref, c'était un Menelas passablement de mauvais humeur qui entamait cette après midi crasseuse, passant son temps intelligemment, c'est a dire en cherchant les manières les plus fleuries et imagés d'insulter ses hôtes.

C'est pour cela qu'il était occupé a lancer de gentils "Mais laissez les crever, ces cheveux-terreux." ou encore "C'est la revanche du destin, pour quand vous n'avez rien fait pour le bon peuple de Lordaeron qui vous avais protégé, bande de chiens-galeux de torche-sol.". Pourquoi n'était il pas renvoyé ? Les gens volontaires pour se foutre au milieux de lépreux sont rare, non ? C'est a cause de cette quette de la muse qu'il ne vit pas entrer l'humaine.

C'est sa voix, la moins désagréable qu'il ait pu entendre depuis un certain temps qui le fit sortir de sa ... rêverie. Reprenant sa consistance de vigile, il s'approcha d'elle et la bouscula sans ménagement, puis posa son marteau, masse vers le bas sur le sol et appuya ses mains sur le manche.

"Personne ne passe. Toi qui entre ici, abandonne tout espoir."

Théâtral, vous avez dit ?

Magdalena ne resta pas bien longtemps sans occupation. Tandis qu'elle restait debout en plein milieu de la pièce, attendant le retour du fameux docteur, elle manqua de tomber suite à une bousculade volontaire d'un homme à son égard. Se redressant maladroitement, elle fut choquée par la réplique abrupte de celui qui devait être chargé de la sécurité du coin :

"Personne ne passe. Toi qui entre ici, abandonne tout espoir."
*Docteur ?...Euh, non, non*
"Ahum, moi de même, enchantée de vous rencontrer. Je suis, euh, là pour rencontrer le docteur Tintinabulle, j'ai été envoyée par le père Labius de la cathédrale de la Lumière."

La sorcière ne savait pas du tout si elle avait bien réagi. Le vigile n'était pas du tout rassurant, et la plupart du temps elle était mal vue des gens, comme si on pouvait lire sur sa vocation sur son visage ; mais pourtant, elle ne s'était toujours pas habituée à cette situation, et ne savait toujours pas quoi dire ou faire quand elle était abordée par des inconnus pour des motifs autres qu'un filtre d'amour ou un sort de fertilité pour améliorer la récolte de potirons. Ainsi, elle demeurait debout, rigide et silencieuse en attendant que l'inconnu reparte à ses occupations habituelles quand elle entendit des sons de grelot provenant de l'entrée de la Zone Propre. Elle se retourna, et aperçut un Gnome portant à chapeau à grelots, qui devait sans doute être le docteur Tintinabulle. Elle essaya donc de balbutier de quoi s'éclipser :

"Je crois que euh vous voyez enfin il est là donc je vais devoir aller travailler alors au revoir je dois partir euh vous voyez."

Si elle voulait paraître encore plus suspecte, la jeune sorcière n'aurait sans doute pas mieux réussi son coup. Cet amalgame de mots tremblotants semblaient vouloir dire 'je n'ai rien à faire ici vous feriez mieux de me mettre au cachot sur le champ', le tout ajouté à un sourire crispé et un regard à moitié paniqué qui jonglait entre le vigile, le docteur, et la sortie.

Lorsqu'un tavernier veut satisfaire ses clients, plusieurs choix s'offre à lui. Il peut investir dans une musique d'ambiance interprété par l'un de ces artistes échevelés ne vivant que pour leur art., Bruuk ne voulait pas ça, les musiques d'ambiance ça faisait salon de thé. Bruuk aimait plutôt le côté éméchés des bardes. L'embêtant c'est qu'un barde éméchés dans une taverne ça faisait vite des frais. En effet l'un des clients gnomes de « Chez Bruuk » en était même venu à la conclusion scientifique: «Alcool+Geste Dramatique+Nains = Gros Dégats».
Aprés avoir enquéter dans certaine taverne humaine Bruuk avait remarquer le petit bol de cacahuète posé sur le comptoir. Bruuk avait essayé de faire de même, pensant que ça donnerait un cachet exotique et raffiné à son établissement. L'embêtant c'était que ses habitués avaient un appétit de Nain. (Si bêtement vous ne voyez pas le problème c'est que vous avez mal interprété la phrase précédente.) Ce n'etait donc pas un bol qu'il fallait mais un saladier voir, une barrique de cacahuète.
Aussi Bruuk en était venu à la facile conclusion que pour satisfaire ses clients tout en évitant de se ruiner, il lui fallait une nouvelle boisson sur la carte. Quelque chose de rare et de cher. C'est une question de publicité. Les Nains viendraient vérifier si la carte comportait bien cette rareté,mais voyant le prix ils commanderaient autre chose.
Aprés enquête, Bruuk avait entendu parler de quelqu'un qui saurait éventuellement lui vendre quelques outres de cette alcool Gnome obtenu par distillation de champignon fluorescent et d'acide de batterie. Le Brillator.
Le Gnome borgne avec une jambe de bois qui lui avait refilé ce tuyau n'avait pas l'air honnête bien que digne de confiance.
Aussi, confiant le commerce à Edris, Bruuk était partit à Gnomeregan afin d'acheter du Brillator directement à ceux qui se faisaient appeler «Les Excavateurs».

Malheureusement Gnomeregan était en pleine agitation, même pour une ville de Gnome. Les contacts de Bruuk semblaient s'être fait arrêter pour pillage et trafic intensif. Ce n'était pas pour autant que Bruuk s'était décidé à rentrer bredouille. Mais avant de commencer ses recherches le vieux nain se devait de refaire le plein de medication, sa jambe le faisant souffrir après ce voyage.
Aussi se dirigea t'il, sur les indications des gens du cru vers la casemate du Docteur Tintinabulle.

Pour apprendre que ce dernier n'était pas là...

A la place il y avait deux Longues Jambes. Rouquins en plus.

Quelque chose que dit le mâle le fit réagir. Tandis que la femelle s'enlisait dans ses explications Bruuk parla, en Commun, avec un accent des plus rugeux:

« Comment qu'on est censé abandonné tout espoir en entrant ici, pisque de toutes façons personnes y passe? Ca serait ty pas juste des phrases navires que vous avez appris dans le manuel du parfait Garde casse-pied? »

Bruuk éclata d'un rire semblable au grondement d'une section de nain en armure lourde. Puis il asséna un grand coup quelque part au niveau du coude de la jeune fille.

«Bon quand c'est ty qu'il revient le Tintinabulle? C'est que j'ai des courses à faire moi!»

C'est alors que le Gnome sus-cité fit son apparition.

Alors que le nain tente d'attirer l'attention de la jeune femme, son manque de délicatesse le fait heurter par mégarde un sac dans un bruit de vaisselle cassée.

"Qu'est-ce que vous faîtes ?! s'écrie une voix aigüe dans un couinement aggacé. Vous savez ce que..."

Une gnome fait irruption tout à coup. C'était d'ailleurs tellement soudain que l'on pouvait se demander s'il n'était pas là depuis le début. San continuer sa phrase, il vous détaille tous d'un oeil sévère, puis soupire d'un air las.

"Non... laissez tomber." fait-il en contemplant le sac sans l'ouvrir.

Vous remarquez que des objets brillants non-identifiables dépassent de ses poches. Sans doute des bricoles gnomesques...

"Attention où vous mettez vos pieds ! Ne faîtes pas plus de dégâts ! Tenez-vous à carreaux et... qu'est-ce que vous faîtes ici d'ailleurs ?"

Le gnome ne s'est pas présenté et arbore un air clairement impatient. Il a l'air quelque peu dérangé, mais cela ne choque pas vraiment les autres gnomes : à croire que c'est courant par ici. Cependant, sans doute que l'un de vous l'a reconnu d'une manière ou d'une autre : il s'agit du fameux Docteur Tintinabulle.

Une diversion venait de se joindre à la discussion. Un nain bourru, en d'autres termes un nain, qui semblait lui aussi attendre le docteur Tintinabulle, se moquait ouvertement du garde peu commode. Au début, Magdalena pensa qu'il lui permettrait de s'éclipser en douce pour aller enfin accomplir le travail pour lequel elle avait parcouru des lieues entières à pied sous la neige, mais rapidement, elle eut la crainte que ce genre de plaisanteries ne finissent par achever la patience du vigile qui n'aurait qu'un claquement de doigts à exécuter pour qu'ils se retrouvent à deux dans une geôle.

La jeune femme fut de toute façon rapidement sortie de sa rêverie par l'horrible bruit du matériel de qualité qui se retrouve par terre. Désormais, l'homme en armure avait un motif légitime pour les faire passer par la case prison sans toucher deux cents pièces d'or. Et pendant qu'elle songeait déjà aux longues heures qu'elle passerait dans un cachot sombre et humide avant qu'on ne découvre qu'en plus elle "fricotait avec les démons" comme elle avait l'habitude d'entendre sur les magiciens de son ordre, et qu'ainsi elle finirait sur l'échafaud, elle fut de nouveau ramenée à la réalité, mais cette fois-ci par la voix couinante d'un gnome, mais pas n'importe lequel, le fameux docteur qu'elle était venue voir. Après s'être fait âprement questionnée, Magdalena n'hésita pas une seule seconde et se redressa, prit une voix assurée, et s'adressa au nouvel arrivant :

"Docteur Tintinabulle, c'est un honneur de vous rencontrer enfin. Je suis Margareth Sanctevigne, j'ai été envoyée ici pour vous assister dans vos recherches. Voici mon assignation."

La sorcière plongea la main dans sa besace, et en sortit un parchemin froissé, signé par un prêtre de la cathédrale de la Lumière, et mandant expressément la jeune Margareth Sanctevigne, 'apothicaire et lettrée d'Elwynn'. En effet, cela faisait bien longtemps que Magdalena n'utilisait plus son vrai nom pour quoi que ce soit. Même dans son travail de sorcière, elle se faisait simplement appeler 'l'ensorceleuse'. Elle n'aimait ni se souvenir du temps où elle habitait, ni savoir qu'on pouvait remonter jusqu'à cette époque en faisant quelques recherches. De plus, Sanctevigne paraissait moins suspect que Corbelierre quant à son orientation magique. Certains pouvaient même aller jusqu'à croire qu'elle connaissait quelque chose au druidisme, tout du moins après avoir descendu quelques pintes de bière. En tout cas, aujourd'hui elle était Margareth, charmante jeune femme qui était prête à suivre partout le docteur et à l'aider du mieux qu'elle pourrait, à moins que le garde ne se décide à faire des histoires...